Implantation d’un nouveau supermarché LIDL en sortie de ville

Samedi 20 avril 2019, nous apprenions sur la page Facebook de la Mairie de Saint-Cyr-l’Ecole qu’un nouveau magasin LIDL allait ouvrir ses portes (voir ci-contre). C’est la première fois que l’équipe municipale communique publiquement sur ce projet d’aménagement de territoire.

 

Pour ceux qui suivent attentivement les votes du Conseil Municipal, ce n’était cependant pas une surprise, vu que la décision de vente du terrain à la société LIDL a été votée à l’unanimité par le Conseil Municipal lors de la séance du 3 octobre 2018.

Plus de communication que de consultation

On peut s’étonner de lire dans cette communication ceci : « Après la première réunion de consultation qui a eu lieu il y a quelques mois, Sonia Brau, Maire de Saint-Cyr, a souhaité convier de nouveau les saint-cyriens résidant rue Croizat ce samedi 20 avril à la Mairie ».

Ces deux réunions de consultation n’ont été ni annoncée dans l’agenda de la ville, ni sur la page Facebook de la ville. Peut-être que pour l’équipe municipale, un projet de cette envergure ne mérite pas d’être discuté de manière ouverte avec l’ensemble des saint-cyriens s’intéressant aux projets d’urbanisme et de commerce ? Les réunions ont eu lieu à huis-clos où seul les quelques dizaines d’habitants de la rue Croizat ont été conviés et pourtant, ce nouveau supermarché aura un impact bien plus important sur le reste du territoire.

La communication se termine par : « A Saint-Cyr, les projets ne se font plus seuls, mais avec vous ». En l’occurrence, c’est faux, vu que plus de 95 % de la population n’a pas été invité à ces réunions de consultation.

Les sols de la ville de plus en plus artificialisés

L’idée même d’implanter un supermarché sur cette parcelle pouvait être discutée avant que le terrain soit vendu à la société LIDL. En effet, à notre connaissance, il n’y a jamais eu de débat public avec les habitants sur la pertinence d’implanter un supermarché à cet endroit.

En effet, la parcelle 73 est une zone humide ! Ceci est une information connue vu que LIDL n’est pas autorisé à créer un parking en sous-sol à cause des risques d’inondations. Comme l’explique très bien cet article de Reporterre.net, une zone humide a « un rôle d’éponge. Les zones humides ont la capacité de retenir l’eau, de la stocker et ainsi de limiter les crues et inondations. Les plantes qui la composent ont la capacité de filtrer l’eau ce qui se traduit par l’absorption d’une part de la pollution ». Est-ce que les habitants de la résidence Croizat ont eu ces informations, à savoir que la suppression de zones humides augmente les risques d’inondations ? La présentation de LIDL du 20 avril 2019 ne fait état que d’un « travail en concertation avec la DDT – Police de l’eau sur les problématiques de Zone Humide » mais n’en dit pas plus…

Julien Renaut, travaillant à la communication pour la ville, indique que ce supermarché « vient remplacer les enseignes DIA/Carrefour Market qui ont fermé. Il n’y a donc pas d’une énième création de moyenne surface ». Dans les faits, on passera quand même d’une surface artificielle (située à l’endroit de l’ancien Carrefour Market) et d’une zone humide à deux zones artificielles et plus de zone humide. Il y a bien une perte de zone humide dans ce projet. Si l’idée était simplement de faire ré-ouvrir la moyenne surface située dans le quartier de l’Epi d’Or, pourquoi construire quelque chose de nouveau plutôt que de réutiliser l’existant ?

Cela montre simplement que cette équipe municipale apporte peu de considérations aux défis climatiques qui nous attendent ces prochaines années.

Un supermarché LIDL pour remplacer la fermeture du Carrefour Market

Julien Renaut estime que « la proposition en terme de commerces alimentaires n’est pas suffisante pour les habitants de l’Epi d’Or » et il n’a pas tort. Mais pourquoi ne pas favoriser le commerce de proximité et l’artisanat, plutôt qu’une grande surface connue pour ses produits de piètre qualité et son management désastreux ? Est-ce réellement cela que souhaite la majorité des saint-cyriens ?

Pourquoi ne pas chercher à implanter une biocoop sachant qu’aucun magasin bio n’existe sur la ville et que les habitants qui souhaitent manger bio sont obligé d’aller à Saint-Quentin-en-Yvelines ou à Versailles ?

Le boucher de la ville a déjà fait part de son mécontentement sur un groupe Facebook lié à la ville quand il a appris la nouvelle.

40 créations d’emplois, vraiment ?

Un article de 78actu paru le 19 avril 2019 indique qu’il pourrait y avoir 40 emplois de créés avec ce nouveau supermarché. Cet argument est aussi repris par Julien Renault sur la page Facebook de la Mairie. L’ouvrage Dans les coulisses de la grande distribution de Christian Jacquiau (Paris, Albin Michel, 2000) précisait qu’un emploi créé en grande surface supprime entre trois et cinq emplois dans les commerces de proximité aux alentours. Si l’on prend de la hauteur et que l’on regarde les choses d’une manière plus globale, on se rend donc compte que cette implication détruira plus d’emplois qu’il n’en créera… Pour plus d’informations, l’article « Comment des hypers détruisent des milliers d’emplois » est éclairant !